"Dangers de la téléphonie mobile : SFR attaque en justice une journaliste"
A 13 h 30 le 22 septembre 2006 s'était ouvert à Paris le procès de Annie Lobé, journaliste d'investigation scientifique écrivant notamment pour Sciences et Avenir, poursuivie par SFR pour diffamation. Annie Lobé avait écrit un article titré Les gens meurent sous les antennes, et c'est justement ce qui lui était reproché. Elle s'appuyait pourtant sur des faits précis. A Saint-Cyr-L'Ecole (Yvelines), deux enfants d'un groupe scolaire, au toit garni d'antennes depuis 1992, décèdent en 1996 et 1998 d'un gliome du tronc cérébral. Forme rarissime de cancer du cerveau, qui touche 6 enfants par an en France. L'enquête sanitaire déclenchée par des parents d'élèves, révèle 14 cas de pathologies lourdes chez d'autres enfants ou chez des adultes résidant de la zone ou travaillant à l'école, dont deux décès d'adultes de moins de 65 ans.
Cela ne troubla pas pour autant l'Institut de Veille Sanitaire (InVS), qui réalisa une enquête officielle et estima "qu'il n'était pas justifié d'étudier une association entre des antennes de téléphonie mobile et l'apparition de pathologies." Pas justifié. Parce que le décès des enfants "peut être simplement dû au hasard".
Ces antennes ont été démontées en 2003, mais les opérateurs ont installé à nouveau deux sites d'antennes relais à 293 mètres de cette école, sur un terrain appartenant à la DDE. Mais allons à l'ouest : à Saint-Pol-de-Léon, en Bretagne, où des antennes relais sont implantées depuis 1993 sur un château d'eau*, 30 personnes sont décédées en dix ans dans un rayon de 200 mètres. Et 17 personnes souffrent actuellement de cancer. Plus au sud, à Crest, dans la Drôme, les antennes relais sont installées depuis avril 2005 par Orange en plein centre urbain, sur le toit d'un central téléphonique, et là encore une importante surmortalité a été constatée dans une zone d'environ 300 mètres alentour.
L'association ASL, qui l'a constatée, se bat depuis plus d'un an pour obtenir une étude de mortalité sur zone. Les intérêts économiques de la téléphonie mobile sont si prodigieux que les opérateurs ne peuvent tolérer que des lanceurs d'alerte s'alarment haut et fort des dégâts sur la santé publique. Mais en l'occurrence, ces derniers ne sont pas mécontents de voir porté sur la place publique le débat de la dangerosité des antennes-relais.
- Et si l'on nous mentait ? (*voir l' article de juin 2007 sur le Château d'eau de Linas ) Sur le site des militants de Next-up Organisation est téléchargeable un documentaire sur le sujet à voir absolument : Téléphonie mobile : sommes-nous tous des cobayes ? Il date de 2003. Les dangers de la téléphonie mobile continuent d'être cachés au public et de nouveaux futurs cancers se développent chaque jour. <
« Les opérateurs dissimulent les vraies expositions pour des histoires de gros sous » : pour cette phrase, prononcée dans une interview accordée au Journal du dimanche en novembre 2003, Etienne Cendrier, porte-parole de l'association Robin des Toits, est traîné devant les tribunaux par les trois opérateurs de téléphonie mobile . Bouygues Télécom, qui lui réclamait 200 000 euros, a déjà obtenu sa condamnation en juillet 2005 à 5000 euros de dommages et intérêts, ce à quoi s'ajoutent 4000 euros pour divers frais. Jugement assorti d'une exécution provisoire, malgré l'appel interjeté
En "tapant" les associations et leurs militants au porte monnaie, les opérateurs tentent d'étouffer ainsi ce qui a toutes chances de devenir demain un scandale majeur de santé publique », s'indigne Robin des Toits. Non imposable, Etienne Cendrier est incapable de payer cette somme. Aussi l'association a-t-elle lancé une souscription en sa faveur. En attendant, l'offensive juridique des opérateurs se poursuivait au pénal, le 14 mars 2006, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Mais il semble bien que le vent tourne, Orange et SFR, plaignants du jour, ayant été mis en difficulté par les témoignages d'experts indépendants cités par la défense.
Forcément nous sommes inquiets et abattus devant une telle incurie ! Mais maintenant j'aimerais tout de même bien savoir qui va se présenter aux élections; j'aimerais connaître les compétences, le parcours, les savoirs-faire, les propositions de nos nouveaux (?) candidats. Je rêverais de participer à une réunion publique (au chaud !!!) où chacun pourrait s'exprimer librement, comme sur ce blog par exemple. La patience est devenue la vertu première des linois ...
Rédigé par : Clo | vendredi 15 février 2008 à 18:37