LES ÉLUS NE PEUVENT PAS
DÉCIDER SEULS
Seulement 16% des Français et des Françaises pensent qu’une bonne décision doit être prise par les élus seuls. Cela signifie, à l’inverse, que pour les Français, une bonne décision publique est une décision :
- qui respecte l’intérêt général (91%),
- qui a été prise après avoir été discutée avec la population concernée (86%),
- qui a fait l’objet d’une consultation d’experts dont les avis ont été rendus publics (80%).
Telles sont les opinions exprimées par l’enquête “Baromètre de la concertation et de la décision publique 2013” réalisé par Harris Interactive pour le Cabinet Respublica/Stratégie et ingénierie de la concertation. (1)
87% DES FRANÇAIS FAVORABLES
À LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE
La démocratie participative, ainsi que la concertation, sont perçues comme une bonne chose par 87% des Français. Pour eux, elle permet :
- d’associer les citoyens à la vie locale (79%),
- de faire en sorte que les élus tiennent compte de l’avis des citoyens avant de décider (64%),
- de renforcer la transparence des décisions et de l’action publique (65%),
- de rendre les décisions publiques plus efficaces (56%).
Les auteurs de l’enquête notent que les sympathisants de Gauche ont une idée plus précise que les sympathisants de Droite.
« IL N’Y A PAS DE DÉMARCHE PARTICIPATIVE
DANS MA VILLE ! »
La moitié des Français considère qu’il n’y a pas assez de démarches participatives dans leur ville. Ils demandent à être invités à participer davantage dans les domaines de l’aménagement (40%), des transports (38%), du budget et des dépenses publiques (38%), et de la sécurité (36%). De nombreuses questions sont abordées dans cette enquête.
- Qu’est-ce qu’une « bonne décision publique » ?
- Que pensent-ils des démarches participatives ? Souhaitent-ils qu’elles se développent ? Sur quels sujets ? Ont-ils confiance dans leur sincérité ?
- Font-ils davantage confiance aux élus qui concertent qu’à ceux ne concertent pas ?
- Quelles sont les évolutions notoires que l’on peut relever depuis un an ?
- Une nouvelle majorité politique nationale a-t-elle un impact sur les regards portés sur la concertation ?
- Quelle image les Français ont-ils de la concertation à l’échelle nationale ? Qu’en attendent-ils ?
- Quel est leur avis sur la concertation à propos de la dépense publique. Dans un contexte de croissance des exigences des Français de « saine gestion » des deniers publics, faut-il associer les citoyens aux débats sur les efforts financiers à réaliser au niveau local, aux choix en matière de dépenses d’investissement, de fonctionnement ? A la fiscalité ?
- Quel est l’impact de ce type de concertation pour une meilleure prise en compte de l’intérêt général ?
LA FAUSSE CONCERTATION
EST MASSIVEMENT CONDAMNÉE
La concertation ne doit pas tromper : 65% des Français pensent que la concertation a pour effet de “faire croire qu’on écoute les citoyens en décidant sans eux”. Pour 63% d’entre eux, elle permet “d’augmenter l’adhésion aux décisions déjà prises”. Mais surtout, 59% de ceux qui ont déjà participé à un processus de concertation ont le sentiment que “les décisions étaient déjà prises avant la concertation”.
L’ÉVOLUTION DE L’OPINION
la concertation constitue une ressource collective, à la condition d’être pratiquée dans l’esprit du crowdsourcing.
Les enquêtes d’opinion qui concernent le champ politique ainsi que celui de la gestion des territoires sont précieuses car elles permettent de confirmer les conclusions de l’expérience pratique : d’abord comme photographie, à un moment donné, ensuite comme point fixe dans une évolution comparative. Le fait de disposer de plusieurs enquêtes, réalisées annuellement, permet d’une part d’avoir des confirmations, et d’autre part de prendre la mesure des évolutions de l’opinion. En l’occurrence, et pour le sujet qui nous occupe, un constat s’impose : l’exigence citoyenne augmente à l’égard des élu locaux et des gestionnaires territoriaux. (2)
Ignorer la demande sociale et politique d’une concertation authentique revient à provoquer et à accroître le décrochage citoyen à l’égard des décisions et des politiques publiques.
Dominique B
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