Toujours obnubilé par la com, notre Maire a trouvé encore un bon moyen de faire parler de lui. Cette fois il a décidé de mettre en pratique la vidéo surveillance des décharges sauvages qui coûtent à nettoyer 4000 à 6000 euros par an à la commune.Ces dernières ont, d'après M.Pelletant augmenté de 300% . FP se base pour annoncer son chiffre, sur le rapport de l'observatoire National de la Délinquance. Quand on consulte le rapport, il n'est point trace de ses 300% (lien du rapport à venir). Pas grave, nous sommes habitués aux annonces à l'emporte-pièce du Maire et nous saluons tout de même cette initiative. Un bémol de poids cependant : on ne pourra jamais venir à bout des décharges avec des caméras.
Par définition, une décharge sauvage est une décharge improvisée qui se trouve un peu partout et qui s'élève par la grâce d'une loi bien connue qui veut que "tout ce qui se ressemble s'assemble". Contrairement à ce qu'avance M Pelletant, il ne peut y avoir de lieux habituels des décharges sauvages car le moindre objet abandonné n'importe où donne rapidement naissance à une décharge sauvage. Le phénomène est aussi ancien que l'humanité. « Puisque d’autres se permettent de tout laisser traîner, pourquoi, moi, me donnerai-je la peine de chercher une poubelle ? »
Dès lors - si l'on en croit monsieur Pelletant - les patrouilleurs de la commune devront installer une caméra au dessus du moindre bidon plastique jeté en bordure de voirie ou dans un fossé reculé, sous prétexte que celui-ci va appeler d'autres déchets et à la fin former une décharge, décharge qu'il faudra surveiller pendant qu'une autre ira se former à un autre endroit. On ne peut que sourire benoîtement à l'initiative du "Maire de Linas". En définitive cette vidéo surveillance risque à la fin de coûter bien plus cher que les 4000 euros par an dépensés par la commune pour la résorption des décharges qui se fera de toute façon, avec ou sans cameras.
Mais bon, nous avons eu déjà les feux d'artifice pour impressionner les avions, le trèfle de Linas, les cacahuètes de Pétaka, les cams sur le château d'eau, les Infos Linas par sms, le projet rocambolesque* d'école de Guillerville remplacé par le projet rocambolesque d'école "Dès à présent ", le coeur de ville "maîtrisé" au bord de la crise cardiaque, l'idée farfelue d'un CNR de la pétanque française, les démissions en cascades au sein du conseil municipal etc. Les Linois sont blindés.
Quelques médias discutent de l'initiative de Monsieur Pelletant, parlent de son joujou vidéo dans des entrefilets inconsistants, sans fond. Après cela, il revient à nous, associations de faire le Maire et de tenter d'expliquer au moyen de blogs citoyens, les vrais tenants et les aboutissants: le fond en somme. Et là, c'est un tout autre son de cloche pour qui s'efforce de faire une étude à peine sérieuse sur le sujet.
Les décharges sauvages
En dépit de leur interdiction (articles R 632-1, R 635-8 et 644-2 du code pénal), on assiste et en cela Le Maire de Linas a bien fait de le souligner, à une recrudescence des décharges sauvages. Comment comprendre cela alors que des collectes pour toutes sortes de déchets et la présence de déchetteries dans deux communes voisines font qu'hélas les dépôts sauvages font toujours partis de notre paysage .
On peut avancer quelques explications. Le geste compulsif de jeter est peut-être symptomatique du stress propre à notre société. Mais, plus concrètement, depuis la mise en vigueur du plan vigie pirate, on a vu disparaître nombre de poubelles et corbeilles mises à la disposition du public. De plus, les déchetteries ne sont pas accessibles à tout le monde : certaines personnes, notamment parmi les plus âgées, ne disposent pas d'un véhicule et d'une remorque pour transporter leurs déchets verts et encombrants jusqu'à la déchetterie. Par ailleurs le dépôt en déchetterie n'est pas gratuit pour les artisans, gros producteurs de gravats et de déchets ; de plus les horaires d'ouverture de ces déchetteries coïncident mal avec les fins de chantiers et souvent des camionnettes pleines de gravats arrivant en fin de journée trouvent les déchetteries portes closes. Enfin, l'incivilité est un comportement récurrent : il est parfois beaucoup plus simple de se débarrasser discrètement de ses déchets. Le brûlage- un autre moyen d'élimination expéditif, présente l'"inconvénient" d'être réglementé et ... bien visible.
Alors que faire pour éviter que "monsieur tout le monde "puisse ne pas être tenté de jeter sur la voie publique ou privée. Rejetons d'office les cameras vidéos qui sont en outre le doigt dans l'engrenage de tous les pouvoirs qui seraient tentés de vouloir tout surveiller. Regardons plutôt les solidarités, les élans citoyens. Car il n'y a qu'une solution contre la diminution des décharges sauvages: la citoyenneté appuyée en cela par les pouvoirs publics réglementant les déchèteries.
C'est ce que nous verrons dans un prochain article. Nous parlerons aussi de la pollution des eaux de la Sallemouille par le futur "Coeur de ville". La pollution des eaux, c'est aussi dans le rapport de l'observatoire national de la délinquance.
* (voir l'Echo de Linas de Novembre 2009)
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