Vu d’un certain angle, le château d'eau pourrait être un hommage à la nature car les villes ne poussent pas par hasard. Elles suivent l'eau comme fait la mousse des arbres.
Malheureusement, l’eau ne vient plus de la source mais des usines d’eau potable dont la pollution croissante des réserves rend l’opération d’épuration de plus en plus délicate et coûteuse.
L'équipe municipale de Linas trouve que le château tel qu'il est sur la photo est une belle chose.
Elle en a fait un emblème de notre ville sans que les bâtiments de France (pourtant si intraitables avec les particuliers) ne puissent mettre leur veto à ce qui pourrait être pour les écologistes et les défenseurs du patrimoine, un symbole de la pollution historique et environnementale en Essonne.
Combattus dans le passé par les défenseurs de l’environnement, les châteaux d’eau sont devenus avec le temps de véritables repères dans l’espace au même titre que l’église d’un village. C’est pourquoi leur situation élevée est très recherchée par les opérateurs téléphoniques qui voient là un endroit idéal pour installer leurs antennes relais.
Depuis quelques années, une prise de conscience citoyenne contre ces installations s’est développée. Nombre de riverains, d’associations et de Maires s’interrogent et se mobilisent légitimement contre les antennes relais en zone urbaine, appuyés dans leur action par l’OMS qui a dans un rapport circonstancié, recommandé une approche de précaution pour l’implantation desdites antennes.
Résolu de participer à cet élan citoyen responsable, Le Maire de Linas a signé le pacte écologique de Nicolas Hulot et rejoint les premières lignes des défenseurs de l'environnement dont le mouvement Cap 21 de Corinne Lepage .
Pour un spectateur attentif, cette adhésion de Monsieur Pelletant est surprenante car sa municipalité a octroyé le droit aux opérateurs de poser leurs antennes relais sur et autour du réservoir du château d’eau de Linas et cela à trente deux mètres au dessus de la gare routière alors que le principe de précaution exige 300 mètres minimum de tout lieu public.
Aujourd’hui, devant les menaces économiques sur les écosystèmes, l’environnement et l’écologie sont devenues une cause Nationale placée au cœur du contrat social.
Durant les législatives, une réunion organisée par le Maire de Linas s’est tenue à Longjumeau avec Corinne Lepage , présidente de Cap 21.
Madame Lepage a rappelé devant l’assemblée venue soutenir Monsieur Pelletant, qu’il était important de se mobiliser contre les lobbys, « seul moyen pour nous tous de protéger le citoyen dans une vision active et positive du futur. »
Le programme de Cap 21 que le candidat Pelletant soutenait était clair :
Dans une économie de marché respectueuse de la notion de responsabilité, les torts et préjudices occasionnés par les acteurs économiques qui créent des risques pour la qualité de la vie des citoyens doivent être sanctionnés et réparés. Le principe de précaution devient un principe d’action politique.
Le Maire de Linas* , interrogé durant cette réunion sur ce principe de précaution que sa municipalité n’a pas respecté, a répondu que " concernant la gare routière de Linas, les faisceaux magnétiques irradiaient à l’horizontal et que par conséquent la gare routière se trouvant au pied du château d’eau, les ondes n’atteignaient pas la population ". Il fondait sa certitude sur le fait que du pied du Château d’eau, on ne captait aucun signal.
Ainsi, Monsieur Pelletant, devant Mme Lepage éberluée nous faisait le coup du « nuage de Tchernobyl qui s’arrête à la frontière française » message que les médias de l’époque avaient amplifié pour bien mettre en exergue les « carences et les mensonges des services officiels Français » . Il faut rappeler que ces services officiels sont toujours accusés d’avoir diffusé de fausses nouvelles de nature à tromper les concitoyens sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl .
Bien évidemment les ondes magnétiques qui pénètrent et traversent tout, irradient 24 heures sur 24 toute la gare routière de Linas, du sommet à la base et cela contredit d’une façon catégorique la déclaration étonnante de Monsieur Pelletant lancée durant ce débat politique.
Quant à la guerre contre les lobbys, elle est menée à Linas d'une drôle de façon car la municipalité s’est faite le chantre passionné et assidu de ces mêmes lobbys
en nous innondant de cartes de voeux "Bouygues télécom" puis de jeux cadeaux, d'idées waps et autres gadgets vantant indirectement les mérites de la téléphonie mobile et des gros opérateurs.
Mais avec ceci, le pire est à venir car avec la nouvelle technologie wi-fi qui diffuserait les mêmes fréquences que celles du four à micro-ondes, c’est la pollution directe sur l’eau des réservoirs qui alarment les écologistes.
Au second plan de la photo, une Tour chargée d’histoire de France , éclairée de sagesse et de sérénité et déjà statue. Montlhéry lui a redonné une belle santé. Dans le temps, on apercevait au loin sa position élevée, unique.
On pouvait rêver de batailles, de puissance invisibles ou d’une princesse inconnue qui par une de ses fenêtres envoyait des baisers.
Jean Baptiste Corot l’a peinte : elle est exposée au musée du Louvre .
Déjà de Mont-Léhri voit la fameuse tour.
Ses murs, dont le sommet se dérobe à la vue
Sur la cime d’un roc s’allongent dans la nue… *
La nue n’existe plus : à la place, le panneau gigantesque au couleur de la ville de Linas, panneau agressif, absurde et inutile venant se rajouter à la pollution visuelle des dispositifs publicitaires qui encombrent nos routes… et puis les antennes relais rivées sur le dôme et autour du réservoir et qui, face à la tour sont un cataclysme environnemental qui éventre le paysage.
*
(chant troisième : le Lutrin de Nicolas Boileau)
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